Méditer (m’éditer ?) devant les cendres – Brûler la constitution
Des crises…
Une crise politique…
Dans un article de Décembre 2011, le journal Le Monde, se posait la question à l’occasion de la publication de l’ouvrage « Les Grandes Crises politiques françaises, 1958-2011 » : La Ve République ou la crise permanente ? Y était analysé, entre autre, le problème des institutions françaises…
Et, en effet, à l’issue de cet article, je me suis demandée, qui aujourd’hui, lit encore notre constitution ?
Car il y a bien une constitution de la Vème République, mais elle est notre horizon reculé et comme hors de notre monde…
Ce texte n’apparait plus dans nos échanges politiques, comme emporté de mort, emporté dans une grande disparition.
Alors je l’ai pris à bras le corps cette constitution, pour :
La lire, afin de chercher à la comprendre.
Une lecture page après page sera faite/fête, -comme une quête de sens -.
Une page par jour, la page est arrachée au livre, puis brûlée
et incluse dans de la paraffine (une « dalle » de 20x20cm et épaisseur environ 15mm)
Comme un rituel.
Cette lecture est enregistrée et forme une succession de vidéo : celui qui écoutera cette lecture comprendra qu’il n’est pas le spectateur d’une histoire faite ailleurs, avec laquelle il n’a pas maille à partir : le texte parle de lui et de sa propre histoire. La lecture est un geste éthique et politique.
La brûler, comme un texte à accomplir.
C’est-à-dire la brûler pour donner naissance à la pensée, pour créer le renouvellement du sens.
La brûler pour initier un geste radical, et montrer que la constitution doit encore s’accomplir, attestant de- puis cette brûlure, de la puissance d’une mutation profonde, nécessaire. Cette métamorphose, -par cette brûlure irréversible -, est une étape paradoxalement nécessaire à la continuation et assure une promesse tangible de son avenir. C’est son intime chance : renaître de ses cendres.
L’exposer sur le sol, pour dire le seuil.
Entre le sol que nous foulons tous les jours et le sous-sol où reposent nos anciens, cette création propose une frontière.
Une frontière entre le proche et le lointain.
Telle une fenêtre par laquelle on puisse interroger l’histoire.
« […] 2018 fête les 50 ans de mai 68, les 200 ans de Karl Marx, mais aussi les 60 ans de la Constitution Française, rédigée le 4 octobre 1958. De quoi donner envie de dresser un état des lieux ? Là n’est pas l’intention de l’artiste, non. Nous dirons plutôt qu’à partir du constat d’un présent politique et économique en crise, Isabelle Bonté-Hessed2 invite à interroger les institutions, et leur lien avec l’individu. Dans son installation « Méditer devant les cendres », elle a ritualisé chaque jour la consumation d’une page de la Constitution après l’avoir lu, puis en glisse la cendre dans de la paraffine. Le feu pour elle est créateur : il s’agit là de construire à partir de la destruction, en une démarche d’assimilation, de relire comme pour relier à soi. Ce geste poétique est une injonction à la re-politisation de notre quotidien […] ». Extrait du Dossier de Presse de l’Exposition à la Galerie Hors-Champs, Texte Hannibal Volkoff.
Des crises…
Une crise politique…
Dans un article de Décembre 2011, le journal Le Monde, se posait la question à l’occasion de la publication de l’ouvrage « Les Grandes Crises politiques françaises, 1958-2011 » : La Ve République ou la crise permanente ? Y était analysé, entre autre, le problème des institutions françaises…
Et, en effet, à l’issue de cet article, je me suis demandée, qui aujourd’hui, lit encore notre constitution ?
Car il y a bien une constitution de la Vème République, mais elle est notre horizon reculé et comme hors de notre monde…
Ce texte n’apparait plus dans nos échanges politiques, comme emporté de mort, emporté dans une grande disparition.
Alors je l’ai pris à bras le corps cette constitution, pour :
La lire, afin de chercher à la comprendre.
Une lecture page après page sera faite/fête, -comme une quête de sens -.
Une page par jour, la page est arrachée au livre, puis brûlée
et incluse dans de la paraffine (une « dalle » de 20x20cm et épaisseur environ 15mm)
Comme un rituel.
Cette lecture est enregistrée et forme une succession de vidéo : celui qui écoutera cette lecture comprendra qu’il n’est pas le spectateur d’une histoire faite ailleurs, avec laquelle il n’a pas maille à partir : le texte parle de lui et de sa propre histoire. La lecture est un geste éthique et politique.
La brûler, comme un texte à accomplir.
C’est-à-dire la brûler pour donner naissance à la pensée, pour créer le renouvellement du sens.
La brûler pour initier un geste radical, et montrer que la constitution doit encore s’accomplir, attestant de- puis cette brûlure, de la puissance d’une mutation profonde, nécessaire. Cette métamorphose, -par cette brûlure irréversible -, est une étape paradoxalement nécessaire à la continuation et assure une promesse tangible de son avenir. C’est son intime chance : renaître de ses cendres.
L’exposer sur le sol, pour dire le seuil.
Entre le sol que nous foulons tous les jours et le sous-sol où reposent nos anciens, cette création propose une frontière.
Une frontière entre le proche et le lointain.
Telle une fenêtre par laquelle on puisse interroger l’histoire.
« […] 2018 fête les 50 ans de mai 68, les 200 ans de Karl Marx, mais aussi les 60 ans de la Constitution Française, rédigée le 4 octobre 1958. De quoi donner envie de dresser un état des lieux ? Là n’est pas l’intention de l’artiste, non. Nous dirons plutôt qu’à partir du constat d’un présent politique et économique en crise, Isabelle Bonté-Hessed2 invite à interroger les institutions, et leur lien avec l’individu. Dans son installation « Méditer devant les cendres », elle a ritualisé chaque jour la consumation d’une page de la Constitution après l’avoir lu, puis en glisse la cendre dans de la paraffine. Le feu pour elle est créateur : il s’agit là de construire à partir de la destruction, en une démarche d’assimilation, de relire comme pour relier à soi. Ce geste poétique est une injonction à la re-politisation de notre quotidien […] ». Extrait du Dossier de Presse de l’Exposition à la Galerie Hors-Champs, Texte Hannibal Volkoff.