Que devient la blancheur quand la neige a fondu ? (*)

Continuant à travailler son propos sur la disparition, l’effacement, la mémoire, je tisse (début Mars 2015), toute une exposition, autour d’une histoire personnelle, celle de son arrière-grand-mère.
Voici :
« Avec une alternance non savante de paraffine et d’encre noire, j’ai brodé mon histoire. Point par point les oublis qu’elle contient, la surprise non feinte de ses absences, la lumière qui naît, et meurt instantanément, en fonction des disparitions dans lesquelles elle s’avance.
Avec une application non savante j’ai brodé à même la trame de la vie.
Avec une application non savante, je me suis brodée aux phrases de cette histoire, frondaisons renaissantes qui furent miennes.
Car ici, les endroits brûlants où l’existence se joue coûte que coûte, radicalement, à la seconde, impératif vital et violent, se rejoignent.
Elle, – mon arrière grand-mère -, un jour, en vacances à Blonville, avec son mari et ces 2 jeunes enfants.
Rien ne s’annonce du jour qui vient…
Les flammes ont fait d’abord le sol noir ; puis ont fait régner dans la maison, un ciel incandescent, avec un rire gourmand d’obscurité sans fin, détruisant, ravageant et emportant les 2 jeunes enfants, comme un lit de rivière se creusant à la vitesse des dieux.
Les enfants disparus, – elle -, eu l’hiver froid en banderole de souvenirs, glaçant son âme, emportant ses cheveux vers la blancheur, cicatrice du temps arrêté.
– Elle -, elle eut de nouveau, 2 enfants, qu’elle nomma, dans une tentative de résurrection, des mêmes prénoms des disparus dans l’incendie, dont ma grand-mère.
C’est ainsi qu’elle souriait. C’est ainsi qu’elle parlait. C’est ainsi que ses yeux se posaient sur le monde. Et c’est ainsi qu’elle riait, car elle riait beaucoup et s’amusait de peu. Elle aimait la vie ».
Cette exposition prend un caractère mémoriel en évoquant le souvenir de ce drame et son dépassement. C’est l’occasion de découvrir une œuvre singulière, corpus composé de séries qui travaillent la disparition, l’effacement avec comme support un matériau qui prend corps avec cette thématique : la paraffine.
Cela va de portraits, et de paysages réalisés à la paraffine, d’une vidéo qui s’estompe au fil de la lecture , en passant par des installations/sculptures évoquant la mémoire…

(*)Phrase, de William Shakespeare.

Continuant à travailler son propos sur la disparition, l’effacement, la mémoire, je tisse (début Mars 2015), toute une exposition, autour d’une histoire personnelle, celle de son arrière-grand-mère.
Voici :
« Avec une alternance non savante de paraffine et d’encre noire, j’ai brodé mon histoire. Point par point les oublis qu’elle contient, la surprise non feinte de ses absences, la lumière qui naît, et meurt instantanément, en fonction des disparitions dans lesquelles elle s’avance.
Avec une application non savante j’ai brodé à même la trame de la vie.
Avec une application non savante, je me suis brodée aux phrases de cette histoire, frondaisons renaissantes qui furent miennes.
Car ici, les endroits brûlants où l’existence se joue coûte que coûte, radicalement, à la seconde, impératif vital et violent, se rejoignent.
Elle, – mon arrière grand-mère -, un jour, en vacances à Blonville, avec son mari et ces 2 jeunes enfants.
Rien ne s’annonce du jour qui vient…
Les flammes ont fait d’abord le sol noir ; puis ont fait régner dans la maison, un ciel incandescent, avec un rire gourmand d’obscurité sans fin, détruisant, ravageant et emportant les 2 jeunes enfants, comme un lit de rivière se creusant à la vitesse des dieux.
Les enfants disparus, – elle -, eu l’hiver froid en banderole de souvenirs, glaçant son âme, emportant ses cheveux vers la blancheur, cicatrice du temps arrêté.
– Elle -, elle eut de nouveau, 2 enfants, qu’elle nomma, dans une tentative de résurrection, des mêmes prénoms des disparus dans l’incendie, dont ma grand-mère.
C’est ainsi qu’elle souriait. C’est ainsi qu’elle parlait. C’est ainsi que ses yeux se posaient sur le monde. Et c’est ainsi qu’elle riait, car elle riait beaucoup et s’amusait de peu. Elle aimait la vie ».
Cette exposition prend un caractère mémoriel en évoquant le souvenir de ce drame et son dépassement. C’est l’occasion de découvrir une œuvre singulière, corpus composé de séries qui travaillent la disparition, l’effacement avec comme support un matériau qui prend corps avec cette thématique : la paraffine.
Cela va de portraits, et de paysages réalisés à la paraffine, d’une vidéo qui s’estompe au fil de la lecture , en passant par des installations/sculptures évoquant la mémoire…

(*)Phrase, de William Shakespeare.